Poésie

A la Terre et au Bois

Lenteur de la danse des arbres

Aux mouvements invisibles et écrits.

Troncs qui s’étirent et se tordent,

L’écorce brune craque et vieillit.

Dansent les racines dans la terre,

Le bois et l’humus sont de vieux amants.

Dans l’air le tonnerre,

Valse la pluie avec le vent.

La flûte de roseau

Transforme le souffle en musique,

Et danse le temps sur ma peau.

Dansent les pieds qui frappent le sol chaque jour

Sur le plancher de bois.

Merci, Terre,

D’accueillir mes pas.

*

Valse lente en forêt

Ecorce et noyaux,

Nid et cocon

Plumes, poils et petits os,

Cailloux et bourgeons.

*

Ô Danse sanguine

Sang clair qui coule à flots

Dans mes vaisseaux capillaires,

Bulles d’oxygène parcourant mon corps

Emportées dans le lit de ses rivières.

Sang noir qui remonte les méandres veineux,

Dépose à mon coeur le limon fertile,

Abreuvant mon corps et mon âme d’énergies nouvelles.

*

Zikr

Dans le grand cercle, je suis entrée

Ecoute dedans, dehors, le silence chante

Ouvre en moi l’espace sacré

Percussion de peau vibrante

M’enivre en une spirale solaire

M’entraîne autour du centre,

Tournent tournent nos prières

Soleils et derviches se rassemblent

Dans le souvenir de cette nuit d’éternité.

*

La Paloma

Mains de dentelle, figure de bois

Des ailes noires brodées au front

Le regard d’ivoire de la Paloma

Tourné vers son miroir profond

La femme squelette est parée d’ocres

Son coeur rouge pleure

Des larmes luxuriantes.

Elle pleure ses os broyés, ses pieds rongés,

Son âme déchirée

Elle s’est coiffée de fleurs, la muerta

Jusqu’à ce que, pour toujours,

Sur son corps tombe le soir…

Qu’a-t-elle besoin de pieds puisqu’elle a des ailes pour voler ?

« Piés para qué los quiero

Si tengo alas pa’ volar… »

*

Anatomie systémique

Architecture d’os

Blancheur lunaire

Mécanisme grâcieux

Système capillaire,

Maillage des vaisseaux

Elasticité des matières

Réseau de canaux

Système racinaire,

Qui prolonge la vie

Plus loin sous la terre

Corps fascinant

Système stellaire,

L’énergie et le souffle

Invisibles s’y propulsent

Les émotions s’y impriment

En géologie primaire

Dans le corps, dans la peau

Comme dans le bois ou la pierre.

*

Site Web créé avec WordPress.com.

Retour en haut ↑